Wednesday, October 17, 2012

Madinah, ville du Prophète Mohamed (Paix sur Lui)


Dix ans après mon premier pèlerinage en terre sainte (voir ici le compte-rendu), Dieu nous a gratifié, ma femme, mon fils aîné et moi en nous choisissant pour être parmi ses hôtes durant ce pèlerinage de l'an 1433 hijria. Ce post fait partie d'une série de trois article sur ce pèlerinage en terres saintes :

  1. Madinah, ville du Prophète Mohamed -Paix sur Lui- (présent article)
  2. Makkah, coeur vibrant des terres d'Islam 
  3. Hajj, le beau, le moche et le merveilleux

(NB. cliquer sur les photos pour les agrandir)

Les délices de l'âme

Mouad en train de lire dans son Coran en braille
dans la cours de la mosquée du Prophète
Etant parti parmi les premiers hajijs (pélerins) de cette saison 1433 hijria, nous avons commencé notre voyage par la visite de la ville du prophète Madinah. Tous les visiteurs de cette ville vous le confirment : une certaine sérénité baigne cette ville. La prière dans la mosquée où le Prophète est inhumé est un vrai délice spirituel. 14 siècles après la mort du Prophète, son aura plane toujours sur cette ville et lui confère un charme et un magnétisme qu'on ne peut ressentir nulle part ailleurs.


Notre programme quotidien est rythmé par les horaires des cinq prières de la journée :
  • la journée commence vers 4h du matin. Après les ablutions, départ à la Mosquée du Prophète Mohamed (paix sur lui). La 1ère prière a lieu vers 5h du matin mais nous restons pour dikhr (se rappeler Dieu, être en sa présence, en invoquant ses noms et attributs) et la lecture individuelle du Coran. On reste ainsi jusque vers 6h30, soit 15 à 20 minutes après le lever du soleil. Cette période entre la fajr (1ère prière du jour) et le lever du soleil est parmi les moment les plus magiques de la journée. Avec le jour qui se manifeste peu à peu et la vie qui renaît, on ressent l'énergie spirituelle qui emplit notre coeur d'un bonheur indescriptible. Passer cette partie de la journée dans la cours derrière "rawda charifa", le lieu d'inhumation du  Prophète est parmi les plus beaux cadeaux que peut avoir un musulman durant sa vie sur cette planète. Après cette période matinale, on revient à l'hôtel pour dormir un peu et prendre un petit déjeuner.
  • On part à la prière du Dohr (2ème de la journée) peu de temps avant l'appel à la prière car l'hôtel est  à seulement quelques 200 mètres de la cours de la mosquée du Prophète. Après la prière, on part déjeuner dans un des restaurants populaires de la ville. Puis on fait quelques achats avant de retourner à l'hôtel pour se préparer au départ vers la mosquée.
  • On part à la troisième prière de la journée, Al-Asr, peu de temps avant sa proclamation vers 15h30 et on reste  à la mosquée jusqu'après la dernière prière d'Al-Icha vers 20h. Nous profitons en effet de deux périodes très propices à au Dikhr et à la méditation : entre Al-Asr et le coucher du soleil et entre les deux prières du soir.
Une vue de la cours de la mosquée du Prophète
On voit les grands et superbes parapluies qui protègent la cours
du soleil. Ils se déploient comme d'immenses oiseaux
bleus et blancs venus direct du paradis pour offrir de l'ombre aux pèlerins

Les délices du palais et des yeux

Si nous passons la majeure partie de notre journée à la Mosquée du Prophète, nous trouvons également le temps de goûter les délices de la cuisine orientale et de faire la visite des magasins (les mall).  Beaucoup de pèlerins marocains rechignent à manger la nourriture locale et prétendent qu'il n'y a "rien" à manger. En fait, la peur du changement et le poids des habitudes expliquent simplement ce jugement négatif et non fondé. Comme la communauté indienne et pakistanaise est très nombreuses en Arabie Saoudite, les restaurant pakistanais sont légions. Et ils fournissent aussi bien de la nourriture arabe qu'indienne. Nous profitons généralement des divers menus à base de riz : kabsa, biriani (très épicé),  boukhari, etc. Un plat qui ressemblent un peu à notre marqat (ragoût) est le "khoudar mchakel" (légumes variés) également très épicé. Côté viandes on peut déguster le poulet (coquelet) "fahm" c'est-à-dire grillé sur le charbon de bois ou le poulet "chawaya" grillé dans un four à gaz. Il y a également les brochettes et divers ragoûts de viandes bovines tous délicieux, si j'en juge par l'appréciation de ma femme et mon fils. Personnellement, étant végétarien, je me régale de riz, de légumes, de taamia (du mais pané et cuit comme du pané de poisson) égyptienne avec des crudités. J'ai également découvert la "mahallabia" un dessert sucré à base lait, de riz et d'essence d'oranger (ma' zhar). Les amateurs de divers sandwitch peuvent profiter d'un très grand nombre de variétés : le fameux chawarma, la viande "mou9al9al" (ne me demandez pas ce que c'est, mais il y a de la viande dedans !), le poulet, les burger, etc.  Côté prix les plats varient entre 5 et 20 rials et les sandwitch entre 3 et 7 rials.
Une "Hajjia" originaire d'un pays d'Afrique que ma caméra a capté involontairement en voulant prendre une photo des grands parapluies.
Le Hajj cette année 1433 hijria a lieu au mois d'octobre 2012. Or le mois d'octobre est la saison des dates. Comme Madinah est la ville par excellence de ce fruit merveilleux qu'est la datte, nous avons pu en profiter pleinement pour en manger et ramener chez nous. Les prix commencent à 5 rials le kilo pour des dates d'excellente qualité qui d'habitude coûtent plus de 20 rials à Makkah par exemple, deux ans plus tôt durant le mois d'août.

Si les mets nourrissent notre corps matériel et le Dikhr et la méditation régalent notre âme, personnellement il y a un autre aspect qui emplit mon coeur de bonheur et de gratitude : Il s'agit de la vision de milliers de femmes et d'hommes de toutes les couleurs, de tous les pays, aux visages beaux et tellement variés, aux vêtements très riches en couleur, même si le blanc est dominant. Vraiment quand je contemple la richesse et la beauté de ces visages humains, quand j'entend les diverses sonorités des langues parlées par ces pèlerins, je ressent au plus profond de moi-même un bonheur indescriptible. Quand je constate que tous ces gens ont le coeur qui palpite à l'écoute du Adhan ou à la vision de la mosquée du Prophète; quand j'ai le sentiment qu'ils sont littéralement mus par l'Amour de Dieu et de son Prophète, mon coeur se prosterne et mes yeux font couler des larmes de joie et de prière.

La Mosquée du Prophète

Foule de pèlerins sortant de la mosquée du Prophète
après une prière.
La mosquée du Prophète à Madinah est la deuxième plus grande mosquée du monde après la Mosquée de la Kaaba à Makkah. Très bien organisée, très spacieuse, très bien entretenue, vraiment la mosquée du Prophète à Médine est un coin du paradis ici sur Terre. 
Un très Grand Merci aux autorités saoudiennes de tutelle et à l'armée du personnel dont le travail et l'abnégation sont vraiment infaillibles. Ces personnes que Dieu rétribuera certainement pour leur dévouement, rendent très confortable la prière à la Mosquée.

Quant à la voix  du Imam Houdaifi lisant le Coran lors des prières jahria est d'une musicalité extra-ordinaire. Cet Imam a l'habitude de ponctuer sa lecture du coran avec des silences parfois prolongés. Ces pauses où l'on n'entend plus que le bruit de fond des climatiseurs sont vraiment magiques. J'ai le sentiment que lorsqu'il lit le Coran il fait élever l'énergie de l'Amour très haut dans le Ciel, ensuite quand il se tait il laisse notre âme absorber toute cette énergie et notre corps s'en imprégner jusqu'à la moelle de nos os ...
Exemple de Salat Al Fajr du Imam Ali Houdaifi prise de youtube

Madinah ville moderne

En dix ans, la ville du prophète a radicalement changé. La modernisation des constructions est évidente. Pratiquement tout autour de la Mosquée du Prophète, on trouve des immeubles luxueux contenant des des hotels, des commerces, des super-marchés et des restaurants modernes. A part la partie sud ou se trouve le cimetière Albaqii, il y a deux à trois lignes consécutives d'hotels entourant la Mosquée : il y a la première ligne dont les fenêtres donnent directement sur la cours du Haram. Puis la seconde et la troisième ligne d'hotels. Le nôtre se trouve sur la seconde ligne à quelques 200 mètres du Haram.
Mouad, Khadija et ses amies dans la cours de la Mosquée. On voit en arrière plan le dome vert de la "Rawda Charifa", lieu d'inhumation du Prophète Mohamed et ses deux compagnons AbouBakr et Omar
Un peu plus loin dans la banlieue de la ville sainte se trouve les grands centre commerciaux : les mall. Mazaia Mall, AlHaram, etc, sont un exemple de très grands centres commerciaux modernes avec des prix très intéressants, notamment au niveau habillement. Un service gratuit de taxis est fourni entre les hôtels de la ville et ces centres commerciaux.  

En conclusion ...

Commencer notre pèlerinage par la visite de la ville du Prophète a été pour nous une vraie aubaine. On a pu nous reposer totalement et nous préparer physiquement et spirituellement pour pour le Hajj à Makkah moukarama, véritable destination de notre voyage.

No comments:

Post a Comment